Une simple lueur

Féline, voilà ce qui la décrivait le mieux. Royale, aussi, peut-être. D'une démarche souple, sensuelle, elle était entrée dans le Manoir. Son regard se posant ci et là, sans s'attarder plus que necessaire sur les objets, sans accrocher plus que necessaire le regards des autres. Ceux qui croisaient son regard se perdaient dans ses abîmes, dans l'or de ses yeux. Car ils étaient bien de la couleur de l'or. Inhabituelle mais qui faisait penser qu'elle était intouchable. elle revêtait une robe digne d'une personne de haut rang, ses cheveux brun, auburn étaient coiffés d'une façon complexe. Deux mèches descendaient le long de ses joues, tandis qu'une partie de sa chevelure formait une couronne, maintenu par un diadème. Le reste cascadait sur ses épaules, librement. Le diadème brillait d'un éclat argenté, parcouru par neuf couleurs qui correspondaient aux différents joyaux dont il était serti . Sa robe dont la couleur du bleu de la nuit était mise en valeur par les broderies argentées qui en parcouraient le bas ainsi que les cotés, paraissait d'excellent facture.La jeune femme avait également mis un châle sur ses épaules. Elle était élégante, mais une aura d'autorité émanait d'elle.

Lorsque l'homme pâle s'approcha d'elle et lui adressa la parole, elle l'écouta, avec respect. Sa réponse ne tarda pas à arriver, prononcée lentement, d'une voix douce :

"Merci pour votre acceuil, Monsieur. Je me prénomme Nozomi et je serais enchantée de faire votre connaissance, par la suite. Pour le moment, j'aimerai pouvoir me reposer, le voyage depuis mon duché m'a épuisé... si vous pouviez m'indiquer un endroit où je pourrais étancher ma soif tout en me détendant, je vous en serais reconnaissante."

Elle tourna la tête un instant, apercevant d'autres résident de ce manoir, un sourire commença à apparaitre sur son visage :

"Bonjour à vous tous, Puissions nous avoir d'agréables conversation par la suite"

Et restant là, droite, fière, elle attendit patiemment une réponse.

Le maître fut pour le moins émerveillé de la prestance et de la noble allure de la dame dorée qui se tenait devant lui...
Il exécuta une révérence appuyée avant de dire d'une voix grave et respectueuse :

"Ma dame, vous voyez ma modeste demeure grandement honorée de votre scintillante présence. Je vous souhaite humblement la bienvenue !"

Se redressant, il enchaîna : "Je vais laisser mes autres invités prendre le temps de vous saluer, ensuite nous prendrons si vous le voulez vous délasser la direction de mon salon.

L'ange resta sans voix devant la jeune femme qui venait d'entrer. l'aura qui émanait d'elle, son regard, sa façon de porter la couronne.... les joyaux, le joyaux. Un hoquet de surprise échappa à Datenshi, il se repris très vite, et regarda si quelqu'un autour de lui avait remarqué sa réaction, il ne put le dire avec certitude mais il ne lui semblait pas que quelqu'un l'ait vu. Et c'est sur un léger soupir de soulagement, uniquement audible par lui-même, qu'il relâcha la tension qui habitait ses muscles.

"Bonjour, Votre Grâce. C'est un plaisir d'avoir pour voisine, si je puis dire, quelqu'un de votre rang"

L'ange s'inclina, faisant la révérance avec un ample mouvement de son aile droite.

Amphétamine resta bouche bée. La jeune femme qui venait d'entrer surpassait en beauté chaque fée qu'elle avait pu rencontrer. Ses yeux s'arrêtèrent sur la couronne, sur ses habits magnifiques.

Une sensation étrange l'envahit. Elle ne savait pas si la nouvelle venue lui paraissait familière ou étrangère, elle ne savait qu'en penser tout simplement.

Elle lui sourit cependant et la salua avec respect :

- Noble Dame, c'est avec plaisir que nous vous accueillons parmi nous. Il semblerait que la nuit dans toute sa splendeur vous a offert ses plus beaux atouts.
Les gens me nomment Amphétamine.

Sixtine regardait la nouvelle venue et les habitants du manoir se présenter, ses yeux la fascinaient, elle ne savait pas vraiment comment agir face à une personne aussi noble, elle décida de rester en retrait en attendant de voir comment celle ci allait réagir.

elle écouta chacune des trois personnes lui souhaiter la bienvenue. Lorsqu'on lui adressait la parole, ses yeux se fixaient dans ceux de son interlocuteur, avec une légère lueur de malice qui scintillait au coin de son oeil gauche. L'intensité de son regard renforçait par la coloration de ses yeux mettait bien souvent mal à l'aise. Elle n'eut pas cette impression lorsque le proprietaire de ce manoir le croisa. Devant le compliment dont il la gratifia, elle rosit à peine et eut un sourire qu'on ne pouvait qualifier. Son aura d'autorité s'était dissipée. Seule la grâce restait présente dans ses mouvements, son attitude. Elle paraissait cependant encore un peu hautaine, sans doute n'avait-elle jamais été habituée à considérer les autres comme étant du même rang qu'elle...

"Ce sera avec plaisir que je vous suivrais jusque dans votre salon, Messire. Puis-je vous poser une question, avant tout autre chose ?"

Elle attendait un signe de tête de sa part ou autre chose lui indiquant qu'il acceptait lorsque l'Ange la troubla : il l'avait appellé par son titre, et non pas par la formule "passe-partout" ; "Ma Dame", que venait d'employer l'homme pâle.

"C'est également un plaisir d'avoir pour voisin quelqu'un qui semble connaître les traditions de mon pays"

Cette phrase avait été prononcée comme une affirmation, Nozomi avait voulu voir si la réaction que son interlocuteur aurait confirmerait ses doutes. Elle l'obervait encore, imprimant le moindre détail, à l'affut d'un quelconque mouvement indiquant la trahison de l'Ange lorsqu'une voix féminine se fit entendre. Ne voulant pas paraître malpolie, Nozomi tourna la tête vers le son de la voix lentement, cependant.

Elle écouta les propos de la jeune femme patiemment, avant de lui répondre :

"Merci... Dame Amphétamine. J'espère que nous pourrons faire plus ample connaissance par la suite."

Après ça, sans bouger la tête, elle nota le moindre détails de ce qui l'entourait, sans jamais quitter son sourire mystérieux. C'est ainsi qu'elle remarqua une femme en retrait, ne s'étant pas encore exprimée. elle la dévisagea quelques secondes, avant de reporter son attention sur un objet qui se trouvait derrière l'Ange. Elle pouvait, de cette façon, observer le Maitre, l'Ange, et, à la limite de son champ de vision se trouvait les deux femmes.

Amphétamine inclina la tête en signe d'acquiescement et nota que la nouvelle venue avait remarqué Sixtine. Elle était curieuse de savoir si elle irait d'elle-même la saluer. Cette Dame demeurait distante, mais pas par timidité lui semblait-il.

*semble connaitre les traditions de mon pays...*

ces mots résonnaient dans la tête de Datenshi, il répondit impulsivement, sans trop réfléchir, ne cherchant qu'à démentir les propos de la Duchesse.

"Je suis désolé, mais vous vous trompez, Votre Grâce. Je ne connais nullement votre contrée. Qu'est ce qui vous faire croire celà ?"

il avait adopté sa position assise, dans les air, restant totalement détendu en apparence.

*hum, c'est étrange qu'elle me dise ça... je... Bah, qu'importe, nous verrons bien*

elle n'avait toujours pas bougé. elle savait que cachée dans l'ombre comme elle l'était, on ne pouvait pas la voir ce qui lui laissait le temps d'observer... il lui en fallut d'ailleurs un peu plus que d'habitude pour cerner la nouvelle arrivante, elle qui était d'habitude si rapide à comprendre la nature des gens qu'elle croise. mais cette nozomi l'intrigue...
quelque chose n'est pas comme d'habitude et cela l'agace. elle a beau détaillé la femme dans sa grande robe elle n'arrive pas à mettre le doigt dessus.
dépité, elle finit par s'assoir en tailleurs, toujours dissimulée dans l'obscurité, penche la tête de côté tout en se mordillant un doigt.. quand elle finit enfin par saisir le détail qui la troublait.
enfin elle se lève, dans sa tête, la lutte entre la méfiance et la curiosité vient de prendre fin, laissant la curiosité prendre la contrôle.
dés ce moment, elle sort de ses ténèbres pour venir dans la lumière, juste derrière amphétamine, cherche des yeux ceux de la noble dame, puis dit d'une voix posée et calme

il semblerait que tout le monde vous ai déjà souhaitée la bienvenue, je ne pense pas avoir beaucoup à ajouter. si ce n'est peut être que la couleur de vos yeux m'intrigue. c'est un peu stupide mais c'est la première fois que j'en vois de cette couleur et qui plus est aussi beau.

elle se tait, continue de fixer les yeux dorés, redémonte la phrase qu'elle vient de prononcer dans sa tête et se demande si elle a bien fait d'exprimer ainsi à haute voix sa pensée.

L'Ange parla enfin, sa voix restait calme, rien ne lui indiquait qu'il était troublé par son affirmation, surpris, tout au plus.

Elle chercha un signe dans son attitude, l'observant de longue minutes, lorsqu'elle s'apprétait à répondre, une nouvelle femme arriva, sortant de l'ombre. Nozomi en fut quelque peu surprise mais n'en montra rien.

Elle venait de remarquer que la personne cherchait son regard, elle la fixa donc des yeux, intriguée. C'était la première fois que quelqu'un cherchait à affronter son regard.

"Seule une personne par siecle possede des yeux comme ceux-ci, il est donc tout à fait normal que ce soit la premiere fois que vous en voyez. Merci pour votre franchise, Dame..?"

la derniere partie de la phrase avait été prononcée avec une légère note interrogative dans la voix de Nozomi. Elle attendait une réponse de la part de la jeune femme.

il est toujours bon de connaitre le nom d'une personne pouvant se dissimuler ainsi, et qui soit aussi... franche se dit elle.

Elle se tourna enfin vers l'Ange et répondit

"Vous êtes le seul à m'avoir donné mon titre exact, par deux fois. Il est donc tout à fait normal que je pense ceci, peut-être est ce une erreur de ma part..."

Datenshi observait la conduite de la Duchesse. Elle était prudente, et observatrice elle aussi. Il ne doutait pas une seule seconde qu'elle sache se battre, mais il savait très bien que rien ne déclencherait une rixe entre eux. De toute façon Lestat l'aurait empeché. Même si Nozomi ne savait pas tout ça, sa prudence, et sa façon de regarder tout ce qui l'entourait agacé l'Ange, elle aurait au moins pu faire confiance au Maître pour garantir sa sécurité !

Il sa calma, interieurement. il sourit légéremment, non pas parce que la Duchesse venait de mettre le doigt sur son erreur mais parce qu'il arrivait à garder un calme apparent.

Il fixa la Noble Dame avant de lui répondre :

"Votre titre exact" il fit semblant de réfléchir "vous voulez sans doute parler de "votre Grâce" ? Si c'est le cas, j'ai croisé plusieurs Duché où les Duchesse ou Duc se faisait appeler "Votre Grâce"... Peut-être votre connaissance du monde extérieur est lacunaire"

il attendit la réaction de la femme aux yeux dorés, il avait conservé son sourire contrit, comme s'il était désolé pour elle qu'elle ne sut pas ça.

Amphétamine se sentit comme piquée par les paroles de la jeune femme. Elle comprit qu'elle n'avait pas dût rencontrer beaucoup de fées. Le petit peuple des forêts qu'Amphétamine chérissait tant offrait à lui seul une quantité très variée de coloration d'yeux tous plus étranges les uns que les autres.
Un autre détail fut désagréable à Amphétamine : la nouvelle arrivante semblait vouloir conserver son mystère et ne donnait volontairement pas d'explication sur sa venue, sur ses origines. Il convient pourtant de se présenter dignement lorsque l'on arrive chez quelqu'un !

Elle n'était pas antipathique pour autant, on aurait seulement dit que cette nouvelle n'était pas du même monde qu'eux, malgré les différences qui opposaient déjà les résidents du manoir.

Une personne par siècle... Amphétamine commençait à s'impatienter de connaitre la vie ou du moins l'origine de cette femme, elle paraissait si sûre d'elle...

Elle n'en montra rien cependant, et n'en laissa absolument rien paraitre dans son attitude.

sixtine observait toujours le groupe, pourquoi des yeux dorés fascinaient les gens alors que ses yeux à elle rouge leur faisaient peur. Elle décida de se rapprocher pour mieux détaillé son visage, pourquoi une personne se disant aussi noble avait pu atterrir ici, sixtine resta méfiante, elle décida de ne rien dire, tout en la fixant. Elle aperçu amphétamine impassible, elle la connaissait assez pour deviner ce qu'elle pensait. Sixtine resta en arrière du groupe.

NsL était surprise... il était bien rare qu'on lui demande son nom, en vérité, on lui en avait donné tant et tant que parfois elle avait peine à retrouver celui sous lequel elle était née. il lui paraissait étrange, voire improbable quelqu'un veuille connaitre une chose aussi importante selon elle. mais pouvait-elle se permettre de le dévoiler à une personne à peine rencontrée? d'autant plus que la dame semblait vouloir rester sur ses positions...
ce qui la choquait le plus, c'était l'atmosphère de plus en plus tendue qui règnait dans le hall. chacun réussissait à merveille à déguiser ses émotions et pourtant... mais elle ne parvenait pas à saisir le trouble qui semblait vouloir envahir la pièce.

mon nom? pour faire écho à votre propre réponse, je dirais qu'à peine une personne par siècle souhaite le connaitre... je vous avoue quelques peines à le donner à des personnes que je viens de rencontrer. pour moi le nom reste l'une des plus précieuses information et je fais usage du mien avec la plus grand parsimonie. cependant, tout le monde ici me nomme Nobody's Listening, c'est un peu long mais on s'y habitue.

elle souriait légèrement en penchant la tête sur le côté comme à son habitude quand elle cherchait à voir plus loin que les apparences

mais vous? d'où venez vous donc pour être aussi fatiguée? quel est donc ce pays où "votre grâce" est considéré comme un titre à part entière et non comme une apostrophe réservée aux gens distingués auxquels vous appartenez visiblement?
du moins, il ne tient qu'à vous d'accepter de répondre ou non à ces quelques questions. je ne souhaiterais pas vous paraitre impolie ou déplacée, il y a juste que je ne pense pas me tromper en disant que nombres de personnes ici présentes semblent vouloir en savoir plus sur vous... vos yeux doivent surprendre plus que vous ne le pensez.

et à nouveau elle chercha les yeux de la dame et y plongea son regard.

Nozomi répondit d'abord à Nobody's Listening, la remarque de Datenshi l'avait quelque peu énervée, mais il fallait calmer le flot ininterrompu de question de cette personne.

Beaucoup trop franche et directe, cette femme. je devrais m'en méfier...

Elle prit une inspiration, avant de prononcer d'une voix douce :

De très loin, chère inconnue, beaucoup trop loin pour qu'un nom vous dise quelque chose. Elle hésita... et se lança Ce titre m'est réservé, en effet. Vous voulez en savoir plus sur moi ? Soit, je me prénomme Nozomi MeDaichi, Gardienne de Shiva, et Duchesse d'Ipsa.

Elle ménagea une pause, courte, pour que personne n'intervienne :

Êtes vous satisfaites, Mystérieuse Dame ? ou bien vous en faut-il plus ?

Nozomi avait décidé de surprendre, elle puissait dans son courage pour répondre de cette façon à Nobody's Listening.

Quant à vous, peut-être n'aimez vous pas donner votre nom, mais j'aime savoir à qui je m'adresse. Cependant je vais vous appeler Nobody's Listening, comme il vous plait.

Se tournant vers l'Ange, souriante :

En effet, peut-être ma connaissance est elle lacunaire concernant le monde extérieur, le mot avait une autre sonorité dans la bouche de Nozomi, quoi qu'il en soit, oui, c'est bien de cela dont je parlais mais ne nous attardons pas sur ce détail.

Nozomi avait remarqué entre temps la personne s'avançait, c'était la seule à ne pas avoir parler, elle avait envie de la provoquer quelque peu, elle alla donc vers elle, s'inclina respectueusement avant de lui dire, la regardant dans les yeux :

Les vôtres aussi, sont particulier... Au moins, nous partageons ceci.

Un léger sourire flotta sur les lèvres de Nozomi. Ses yeux virèrent à l'argent le temps de quelques secondes, seul la jeune fille aux yeux rouge avait pu le voir.

J'espère que nous pourrons faire plus ample connaissance.

Elle s'inclina à nouveau, et repris sa place d'observation.

Sixtine avait vue ses yeux changer de couleur, elle ne fit pas voire son étonnement, elle l'a fixa, au moment au elle s'adressa à elle elle resta impassible ne laissant voire ce qu'elle pensait.
Elle décida enfin prendre la parole, elle inspira profondément faisant attendre ses paroles:

ça ne nous dis toujours pas ce que vous venez faire ici!

Sixtine avait dis ça d'une respiration, elle fixait toujours ses yeux si mystérieux.

Amphétamine observait en silence cette véritable joute verbale. Elle brûlait de curiosité de savoir comment cette entrée se finirait. Chacun semblait peser ses mots avec une grande précision, mais le dérapage était imminent.

La Gardienne fut surprise, rien dans son attitude n'avait pu prévoir une telle réaction de la fille aux yeux rouges. Apparemment, elle était mal à l'aise... A cause de ses yeux ? Non, cela ne semblait pas tenir la route, les siens aussi étaient étrange, rouge, elle n'aurait pas du se sentir étouffée, agressée.

Nozomi prit une inspiration, et répondit lentement, calmement :

Je viens chercher refuge, comme vous tous ici, d'après ce que j'ai compris... mais si vous me rejetez également, alors soit, je m'en vais.

Elle se tourna, lentement, puis avança, passant devant Dame Amphétamine, puis l'Ange, et enfin le Maitre du Manoir, se dirigeant toujours d'un pas lent, vers la porte.

Amphétamine sentit son coeur se serrer. Cela domina tous les sentiments contradictoires en elle et l'incita à prendre la parole.
Bien que s'efforçant de voiler toujours ses pensées, elle était toujours chaleureuse envers les inconnus quoiqu'un peu méfiante, et elle commençait à s'agacer de ce halo de politesses glacées dont le petit groupe s'entourait.

- Nous ne vous rejetons pas, ma Dame. Il se peut que vos coutumes soient si éloignées des nôtres que nous ne nous comprenions pas bien. Je pense parler au nom de tous en disant que vous nous paraissez distante, que ce soit volontaire ou non.

Il n'est habituel pour personne ici de rejeter quelqu'un sans savoir de qui il s'agit. Tout autant qu'il nous est inhabituel de ne pas se présenter avec franchise lorsque l'on entre dans un domaine.

Oublions ce mauvais départ.
Il semblerait que tout le monde ici soit mal à l'aise, arrêtons tous nos fausses politesses, et venez vous installer auprès du feu pour nous raconter d'où vous venez au lieu de rester sur le seuil.

Amphétamine lui sourit amicalement. Elle avait prononcé ses paroles sans se soucier de la réaction qu'elles pouvaient déclencher. Elle n'aimait cependant pas intervenir lorsqu'il s'agissait de la maison d'un autre, le domicile d'une personne était un endroit sacré chez son peuple. Mais ça avait été plus fort qu'elle et elle se disait qu'après tout le Maitre interviendrait s'il voulait contredire ses paroles.

NsL poussa un léger soupir, elle n'aima pas vraiment la tournure que prenait les événements. cependant les mots d'amphétamine lui paraissèrent juste; il était temps que quelqu'un les prononce.

je suis de l'avis d'amphétamine qui comme toujours sait trouver les mots justes. nul ne vous chasse d'ici, ne vous inquiétez pas, nous sommes peut être parfois trop impétueux.
si mes questions vous ont heurtée je tiens à m'en excuser. je vais parfois trop vite, si vous aviez souhaité ne pas répondre, vous en étiez libre...
en effet, le nom de votre contrée ne me dit rien, mais tout comme vous aimez savoir à qui vous vous adressez, j'aime savoir d'où viennent les gens à qui je parle, cela permet parfois de mieux les comprendre et ainsi d'éviter des malentendus de la sorte...
et pour mon nom, je ne désire pas m'atarder sur ce sujet pour le moment. peut être vous en dirais je plus plus tard, mais ce n'est ni le lieu ni le moment. mais si celui que je vous ai donné ne vous convient pas, je vous laisse libre de me nommer autrement.
de plus, vous semblez fatiguée par votre voyage, je ne sais ce qui vous a amenée ici, mais amphétamine a raison, vous seriez bien mieux au coin du feu pour vous reposer qu'ici à piétiner dans le hall...
encore une fois je m'excuse si mes questions vous ont choquées, ce n'en était pas le but.

après cette longue tirade, elle s'arrêta, se demandant ce qu'il convenait de faire. fallait-il la guider jusqu'au salon? fallait-il attendre que le maitre le fasse? fallait-il qu'elle se contente de s'éclipser en silence comme elle en avait l'habitude?
pour le moment, elle jugea bon d'attendre une réaction de la dame, son attitude l'avait assez offusquée pour ce soir et elle ne souhait pas voir partir la dame alors qu'elle était venu chercher refuge en ces lieux.

Pendant cette légère inflammation de la conversation, le maître était resté étonnamment discret, refusant de croiser les regards qui se tournaient vers lui comme pour réclamer son arbitrage.

De fait, bien qu'il acceptât sans fausse modestie le titre de "maître" qui seyait fort à son ego, il refusait pour autant de s'attribuer en même temps le moindre pouvoir sur ses hôtes. Il aurait certes taillé en pièce le premier qui eut osé troublé la quiétude du manoir mais ne voulait en aucun cas se conduire comme un petit roi et ne souhaitait pas s'aliéner leur libre-arbitre.

Il sonda rapidement et superficiellement les esprits. Le moment de tension qui avait précédé s'était un peu estompé, mais il ressentait toujours un certain malaise dans les coeurs...

Il finit par lever une main qui se voulait apaisante

"Comme maints l'ont si bien dit, nul céans ne vous veut de mal ma Dame." Il n'avait pas utilisé le même titre que l'ange, malgré l'agrément évident de la noble femme, tant il était convaincu qu'il aurait l'air ridicule et vaguement hypocrite s'il tentait en connaissance de cause de pratiquer des coutumes qu'il ne connaissait pas bien. Je vous prie de profiter en toute sérénité de l'hospitalité et de la quiétude de mon manoir.

Il se courba respectueusement, et dit à l'adresse de ses amis :

Je vous laisse en compagnie de notre nouvelle invitée, faites comme il vous plaira, j'ai quelques affaires à règler de mon côté. Je vous rejoindrai plus tard...

Sur ces mots il prit la direction de l'escalier Est. Le silence qui avait accompagné son intervention ne s'interrompit qu'ensuite...

Nessa Ar-Feiniel, se trouvant dans le salon, n'osait pas intervenir. Son coeur tambourinait dans sa poitrine, elle ne savait que faire. Elle se demandait aussi comment était-elle...

"Que faire ? Je me retrouve seule dans cette pièce, je n'accueille même pas cette nouvelle âme errante..."pensa-t'elle.

Elle ressentait effectivement cette aura impressionante au parfum envoûtant...Elle préféra rester assise le long d'un mur à contempler le feu ...

La Gardienne s'arreta lorsqu'elle entendit la voix de la Dame Verte. Elle l'écouta attentivement, et laissa même parler NsL et le maitre du manoir. Ainsi, lorsqu'elle parla enfin, elle savait exactement ce que les autres lui reprochaient

Le feu ? pourquoi pas...

Et elle attendit que quelqu'un la guide jusqu'au salon. C'est seulement à ce moment là qu'elle se déciderait sur ce qu'elle dirait ou non aux habitants.

Sixtine attendit patiemment retiré un peu du groupe, elle décida de rien n'ajouter avant d'être dans le salon assise au près du feu.